Nicéphore Niepce...

Non, ce n'est pas un jeu de mots étrange et incompréhensible. C'est un nom authentique, et qui plus est célèbre, puisque c'est celui de l'inventeur de la photographie ! Je l'ai découvert il y a quelques jours à peine, lors d'un voyage à Chalon-sur-Saône où je suis allé effectuer un vol en hélicoptère. Si le nom vous semble abracadabrantesque (comme dirait l'autre), c'est normal : si Nicéphore est un prénom charmant, il ne lui vient pas de ses parents. Ces derniers lui avaient en effet donné un nom plus classique (Joseph) lorsqu'il naquit à Chalon-sur-Saône en 1765. Mais il préféra plus tard adopter celui du patriarche byzantin favorable au culte des images. Si j'en sais autant sur le sujet, c'est que j'ai visité lors de mon bref séjour le plus extraordinaire musée du monde dédié à la photographie. Il se trouve au bord du fleuve, dans l'ancien hôtel des Messageries royales (un beau bâtiment du XVIIIe siècle). Une partie du musée est notamment consacrée à l'inventeur de la photographie : on y trouve notamment ses travaux sur ce qu'il appelait l'héliographie. C'est en 1825 que Nicéphore décide de fixer une image au moyen de la chambre noire. C'est non loin de là, à Saint-Loup-de-Varennes, qu'en 1827 il installe sa camera obscura sur le rebord d'une fenêtre. Après dix heures de pose, sur une plaque d'étain recouverte de bitume de Judée, le paysage Le Toit des Cras est fixé. La première photographie de l'histoire est née. Dans le musée, on ne voit pas cette première photo mais ses soeurs. La visite de cet étonnant et remarquable musée se fait au fil des salles, à la fois émouvantes, instructives, distrayantes et passionnantes. On croise Daguerre et son daguerréotype, Louis Ducos du Hauron, celui qui mit des couleurs sur la photographie, William Fox Talbot qui la tira sur papier. Tout s'accélère ensuite ; « Clic clac Kodak », puis l'appareil numérique... Les collections présentées en ce lieu sont uniques en Europe. Six mille appareils et objets optiques, près de trois millions d'images qui s'exposent dans onze salles ! On sort émerveillé de ce lieu magnifique qui rend si intelligemment hommage à cette invention et à tous les photographes célèbres ou anonymes qui, du XIXe siècle à nos jours, en ont fait un art. Le portrait, le paysage, la guerre, la mode, le crime, la rue, la publicité, l'infiniment petit et l'infiniment grand, mais aussi l'art pour 1'art, bref tout ce qui constitue notre vie se livre et nous fait rire, pleurer, nous souvenir, nous interroger. On s'aperçoit que la photographie n'est jamais anodine et en dit toujours beaucoup plus qu'on ne s'imagine. C'est parfois terrible et terrifiant, mais aussi attendrissant et sublime. Je crois avoir presque autant apprécié mon premier vol en hélicoptère que ce musée ! Pour en savoir plus, allez sur l’Agence Incentive qui a réalisé ce vol en hélico pour nous.